LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX
Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir

FESTIVAL DU DESSIN

Du 12 avril au 11 mai

Arles


Cette troisième édition aura pour tête d’affiche Jean-Michel Folon, le premier illusionniste à faire voler les livres. Le Museon Arlaten révèle, à travers une centaine de dessins, l’étonnante polyphonie de cet artiste aussi inclassable qu’immédiatement reconnaissable, qui, en quelques traits, montre toute l’absurdité de la guerre, le saccage des forêts, l’invasion des machines, mais aussi la mystérieuse et somptueuse harmonie du monde. Pour les 30 ans du musée départemental Arles Antique, le Festival du dessin propose deux expositions de l’artiste Colette Renée Portal, première épouse de Folon. Née en 1936, initiée à l’histoire de l’art, elle étudia le dessin et la peinture à l’huile chez les sœurs Coutant tout en explorant la photographie. 

Ailleurs, une grande exposition à la gloire du dessin d’humour, une sélection exceptionnelle d’estampes japonaises provenant des Collections de la Bibliothèque nationale de France, une exposition de dessins dédiés à l’art culinaire ou encore 150 dessins de la prestigieuse Collection Antoine de Galbert.

Des débats, des rencontres, des visites guidées, des ateliers, des projections de films et des concerts ponctueront cette édition sur toute sa durée.


Toutes les expos à travers laPetite Rome de Gaule

Les 17 lieux, de l’Espace Van Gogh au musée de Provence

Philippe Judlin et Annie Lacour

dans le cadre du Festival du dessin

Du 12 avril au 10 mai

Galerie Le Corridor à Arles


Les deux séries de dessins que nous propose Philippe Judlin ont en commun l’utilisation de supports pauvres recouverts de couleurs vives. Pour dessiner ses grands formats, l’artiste s’inspire du concept mathématique des fractales, structures complexes, dont la beauté réside dans la répétition infinie de motifs à différentes échelles.

Stromboli, Histoires naturelles, Intérieur-jour, Nature morte, Roches, ce sont les différentes séries de dessins qu’Annie Lacour (photo : Roche, 2019) nous donne à voir. Les choses vues sont le chemin du dessin pour celle qui exécute ses dessins dans un temps bref, toujours sur le motif. Et depuis quelques années, approche le sujet au pinceau pour des œuvres en noir et blanc.


Vernissage samedi 12 avril de 15h à 20h

Du mercredi au samedi : 15h-19h et sur rendez-vous


La galerie Le Corridor

Contact : lecorridorac@gmail.com

04 90 43 63 62 / 06 81 17 94 89

Instagram : lecorridor_arles


Galerie Le Corridor

3 rue de la Roquette, Arles

Rendre visible

Exposition Reichel, Klee, Discrit, Finel

Du 19 avril au 31 août

Musée de Lodève


Cette exposition est d’abord une rencontre avec l’œuvre de Hans Reichel (1892-1958), son univers sensible, poétique, et son impressionnante maîtrise technique de l’aquarelle. À ses débuts, le peintre, venu s’installer à Paris après la première Guerre Mondiale, a été influencé par Paul Klee, son aîné de 13 ans et voisin d’atelier. Chacun a ensuite suivi sa propre voie mais ils sont restés amis. C’est la première fois que leurs œuvres sont réunies dans une exposition. 

Les peintures de Paul Klee (1879-1940) sont extrêmement fragiles ; les musées et collectionneurs hésitent beaucoup avant de les prêter pour une exposition. Sept œuvres de l'artiste à découvrir à Lodève, c’est un événement en soi. 

Comme Paul Klee, Julien Discrit (né en 1978) et Anne-Charlotte Finel (née en 1986) s’inspirent de la science. Pour Discrit, de la géographie, la géologie, la neurologie, créant un télescopage entre le passé et le futur. Pour Finel, des vidéos qui abordent les questions difficiles et cruciales de l’effondrement de la biodiversité et des rapports entre les humains et les autres êtres vivants.


Ouvert tous les jours sauf le lundi 10h30-13h et 14h-18h

Tel : 04 67 88 86 10

Contact : museelodeve@lodevoisetlarzac.fr

Billetterie


Musée de Lodève

Square Georges Auric

Les Rencontres de l’Amadeus

L’aventure de l’Amadeus et des morutiers

Jeudi 3 avril à 18h

À bord de l’Amadeus à Sète


Deuxième table ronde des Rencontres de l’Amadeus animée par son propriétaire, Jean-Christophe Causse. Le capitaine connaît l’histoire de son morutier depuis son origine, un chantier hollandais en 1910. Trois armements sétois basés à Fécamp avaient fait de la pêche à la morue une activité florissante dans les eaux de Terre-Neuve et de la mer du Nord. Plus vieux gréement sétois, ce ketch aurique en est un des derniers acteurs. Il a connu, comme le Belem, de nombreuses vies que raconte Jean-Christophe Causse dans son livre, Amadeus, le livre de bord, qui sera proposé à la vente lors de la table ronde. Laquelle sera offerte au chapeau, et se terminera par une dégustation de produis de la mer, dont une brandade de morue sétoise, spécialité de notre partenaire Azaïs-Polito.


Réservations au 06 41 01 44 31

b.causse@voilier-amadeus.com

ou sur helloasso


Quai de la République à Sète

Eschaton – Anselm Kiefer Foundation

Du 9 avril au 2 août

La Ribaute à Barjac


Eschaton—Fondation Anselm Kiefer a pour mission de promouvoir l’héritage artistique de son fondateur, Anselm Kiefer, tout en conservant et cataloguant ses archives et en préservant La Ribaute, son ancien atelier-résidence à Barjac, en France, pour les générations futures. Eschaton encourage l’appréciation et la compréhension de l’art contemporain en organisant et en soutenant des expositions, en facilitant les projets de recherche et les publications, et en présentant au public les œuvres de Kiefer ainsi que celles d’autres artistes à La Ribaute. Le nom de la Fondation, Eschaton, fait référence à la nature cyclique de la vie et au concept selon lequel la création et la renaissance naissent des ruines et sont rendues possibles par la disparition et la destruction, un leitmotiv important dans la pratique artistique d’Anselm Kiefer.


Le site de la Fondation

Contact

Billetterie de La Ribaute


La Ribaute, Anselm Kiefer studio museum, Barjac

Concerts de la Saint Georges
Samedi 19 et dimanche 20 avril

Salle Tarbouriech du Théâtre de la Mer à Sète


La saint Georges, sur l’île singulière, c’est précisément la Saint Brassens, icône vénérée de tous Sétois depuis leur naissance, avant même que ne s’affinent leurs esgourdes. Deux soirées de créations musicales originales :


Samedi 19 avril à 20h

Ève Jeca Trio - Le Chat de Georges : Un chat se souvient de ses années passées auprès de son ami Georges Brassens. Au gré de sa promenade, on plonge avec lui dans ses souvenirs. L’occasion de (re)découvrir quelques-unes des plus belles chansons de l’artiste. Un trio né de la rencontre entre une chanteuse et deux jazzmen, réunis par l’œuvre de Brassens, en l’agrémentant d’influences jazz.


Dimanche 20 avril à 17h

Tom Torel - Les Trois Georges : Georges Brassens, Georges Chelon, Georges Moustaki

D’un Georges à l’autre, on aura le plaisir de se délecter du ciselé des mots, de la finesse sensible des écritures, de la profondeur des thèmes et des sentiments déployés, comme de l’infinie variété musicale de 24 chansons empruntées à leurs trois répertoires. Tom Torel guitare et voix, Laurent Zullo guitare manouche et folk, Jean Philippe Cazenove contrebasse.


Entrées : 1 spectacle 15 € - Adhérents Club 12 € / 2 spectacles 25 € - Adhérents Club 20 €

Pour les 2 soirées, réservation clubgbrassens@gmail.com

ou sur helloasso


Salle Tarbouriech du Théâtre de la Mer 

Promenade Maréchal Leclerc à Sète

Charlie Chaplin with a smile

Jeudi 17 avril à 19h

Vendredi 18 avril à 20h

Opéra Berlioz à Montpellier


Le jeune Chaplin avait 20 ans quand il reçut l’un des plus beaux compliments qu’il pouvait espérer, de la bouche de Debussy : « Vous êtes d’instinct un musicien et un danseur ». Il est vrai qu’il jouait en autodidacte piano, violon et violoncelle, qu’il composa lui-même les musiques de la plupart de ses films… Et se vit décerner en 1973 un Oscar de la meilleure musique de film pour Les Feux de la rampe. Dans un ciné-concert alliant images iconiques et inédites, l’Orchestre national de Montpellier rend donc un hommage nécessaire au talent musical de Charlot.


Durée : ±1h45 avec entracte
Tarif : de 18€ à 20€ / – 16ans : 10€

Le teaser sur Vimeo

Billetterie :

Guichet Opéra Comédie du mardi au samedi 10h-13h et 14h-18h
Par email :
location.opera@oonm.fr
Par téléphone :
04 67 60 19 99


Opéra Berlioz

440 Esplanade Charles de Gaulle, Montpellier

Café littéraire : rencontre avec René Frégni

Vendredi 11 avril à 18h

Médiathèque Mitterrand à Sète


Dans le cadre de son Café littéraire, Tino Di Martino reçoit le romancier René Frégni, auteur d’une importante œuvre littéraire qui comprend notamment Les Chemins noirs (Prix populiste 1989), Tu tomberas avec la nuit (Prix Nice Baie des Anges 2008), La Fiancée des corbeaux (Prix Jean Carrière 2011), Elle danse dans le noir (Prix Paul Léautaud 1998) et Minuit dans la ville des songes (Prix Malesherbes, le libraire du roi 2022). René Frégni présentera son livre Déserter, publié en 2024 dans la collection Versant intime des éditions Arthaud. Dirigée par Fabrice Lardreau, cette collection propose des entretiens avec de grandes figures des lettres, des arts, des sciences ou du voyage, qui évoquent leur attachement passionné à la nature. 


Entrée libre

Médiathèque F. Mitterrand

Boulevard Danielle Casanova, Sète

Documentaires des Amis du Musée Paul Valéry

Jeudi 10 avril à 17h : La galerie du temps Louvre-Lens

Dimanche 27 avril à 15h : Le sculpteur César, l’art et la matière

Médiathèque F. Mitterrand

Musée Paul Valéry à Sète


Les Amis du Musée Paul Valéry ont programmé pour ce mois d’avril :

Jeudi 10 avril à 17h Documentaire La galerie du temps Louvre-Lens de Michaël Gaumnitz à la Médiathèque

Mardi 15 et vendredi 25 avril Visites guidées de l'exposition En dépôt au musée Paul Valéry

Dimanche 27 avril à 15h Documentaire le sculpteur César, l'art et la matière de Sandra Paugam au musée Paul Valéry


Entrée libre

Médiathèque F. Mitterrand

Boulevard Danielle Casanova, Sète

Musée Paul Valéry

148 rue François Desnoyer, Sète

Richarme et Maguelone
Jusqu’au 28 avril

Cathédrale de Maguelone


Dans un entretien avec Max Rouquette en 1984, Colette Richarme (1904-1991) révélait avoir découvert un parallèle entre la construction de ses marines et celle des peintures de Turner : « Quel a été mon ahurissement, dans ces trois étages du Grand Palais… Dans toutes les toiles, je voyais tout ce que j’avais mis en pratique chez moi. J’étais abasourdie. Ce fut un bonheur merveilleux ». Un plongeon dans l’œuvre d’une artiste qui, malgré son talent, se vit opposer une fin de non-recevoir après avoir voulu rejoindre le groupe Montpellier-Sète, école de peinture qui se délita avant d’oser la mixité. Le musée Paul Valéry à Sète regroupe la plus grande collection de ses œuvres—88 toiles et 7 carnets—après le musée Fabre de Montpellier.


5 visites guidées programmées :

  • Dimanche 9 mars à 15h
  • Samedi 22 mars à 15h
  • Samedi 12 avril à 11h et 15h
  • Dimanche 27 avril à 15h

Inscription sur info@richarme.fr

Informations sur l’exposition 


Cathédrale de Maguelone

Domaine de Maguelone, Villeneuve-lès-Maguelone

Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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par Jean-Renaud Cuaz 16 avril 2025
FRANCK JALLEAU (1962-2025) Le N d’ANCT est parti. N comme Nieul-sur-l’Autise où Franck a vu le jour en 1962. Ses origines vendéennes feront dire à José Mendoza, l’un de nos professeurs un brin souverainiste, qu’il ne démériterait pas à avoir un peu plus de sang chouan. La typographie française a perdu ce 13 avril un de ses apôtres, la gravure lapidaire, un de ses artisans les plus prolifiques. Nous étions 4 mousquetaires à l’Atelier National de Création Typographique (ANCT devenu ANRT) en 1986. L’année précédente, Franck avait étrenné nos tables à dessin et inauguré le programme de réhabilitation de la typographie française. Le benjamin du quarteron en était pourtant le grand frère, animant nos fins de journée avinées aux abords de l’Imprimerie Nationale, sous le regard bienveillant de Gutenberg qui nous toisait de son regard de bronze et semblait, on l’aurait juré, opiner du chef. Un caractère bien trempé, ciselé par une passion pour la capitale romaine, dont Franck vantait à s’en arracher les cheveux la perfection millénaire. C’est à coup de maillet sur un ciseau magique qu’il ravinait la pierre avec une assurance confondante. Franck creusa son sillon avec un même aplomb au service de projets humanitaires. En témoignent les parvis du Trocadero à Paris et des Nations Unies à New York. Allez leur/lui rendre hommage en foulant leurs dalles gravées de ces capitales immuables. Lui n’a sans doute pas eu le temps de graver la sienne là où il va reposer. Nul doute qu’un de ses disciples aura répondu à l’appel pour lui offrir une stèle digne de son œuvre. Avec gravées deux dates bien trop rapprochées, à notre goût. Quand il trouvait le temps, il partait à Nieule restaurer sa tanière, une vieille demeure faite évidemment de pierres qu’il taillait et montait avec l’aide d’anciens protes devenus potes, prêts à se retrousser les manches pour lui et Sylvie. Une copine qu’il avait embarquée en mobylette à un âge où on jouait au flipper. Elle l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Il y avait chez Franck une rectitude dans ses choix intimes autant que professionnels, que rien ne pouvait distraire. L’enseignement sera la pierre angulaire d’une vie entièrement dédiée au partage d’un savoir-faire acquis à la force du poignet. De l’école Estienne à ses ateliers de gravure lapidaire, on aurait suivi ce gourou jusqu’au précipice. Il inspirait la confiance et un respect dont se parent les vétérans du métier. Franck n’aura pas eu besoin d’atteindre cet âge canonique pour entrer dans l’Histoire. Mais on aurait bien aimé qu’il s’en approchât. À Sylvie, Baptiste et Alice, mes tendres et affectueuses pensées. À Franck, la douloureuse gratitude d’avoir côtoyé une belle âme. Jean-Renaud
par Jean-Renaud Cuaz 11 mars 2025
Un peu d’histoire… Une page méconnue de l’histoire du port de Sète nous amène à… Fécamp, en Seine-Maritime. En 1855, trois groupements d’armateurs sétois y possédaient le quart de la flotte fécampoise des morutiers armés pour la pêche au large de Terre-Neuve. Les ketchs et autres bricks, une fois leurs cales remplies, mettaient le cap sur le détroit de Gibraltar pour décharger leur cargaison de morues dans le port de Sète. Le poisson y était salé et séché, dans une région riche en sel. Les bateaux repartaient ensuite vers Fécamp, les cales remplies cette fois de vin du Languedoc et de sel destiné au commerce. Ce négoce prospéra jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870 qui marqua un coup d’arrêt fatal. Les derniers morutiers sétois de Fécamp sont désarmés en 1890. Mais l’activité perdurera quelques dizaines d’années dans le port de Sète. À BORD DE L’AMADEUS Ce ketch aurique* est le plus vieux gréement amarré dans le port de Sète. Il fut mis à l’eau le 17 juillet 1910, sous le nom d’Agatha pour la pêche à la morue. Jean-Christophe Causse, son propriétaire depuis 1989, l’a acheté à une association de musiciens qui avait rebaptisé leur navire en hommage à Mozart.  Bienvenue à bord ! Amarré au cœur de la cité portuaire, le long du quai de la République, sur le canal Maritime, l’Amadeus vous tend sa passerelle entre les ponts de Tivoli et de la Victoire, entre mer et étang. Les mille vies que ce porte-étendard des expéditions morutières a connues feront l’objet de débats animés programmés tout le long de l’année. Les deux ponts du morutier, couvert à l’arrière, ouvert à l’avant, vous accueilleront pour des tables rondes, des dégustations de produits du terroir. * Voilier à deux mâts dont le grand mât est situé à l’avant. Ketch vient du mot anglais catch, signifiant prendre au sens de prise de pêche. Le gréement aurique de l’Amadeus comprend 6 voiles : mât d’artimon (une voile aurique et un flèche), mât principal (une voile aurique et un flèche) et sur le beaupré (trinquette et foc).
par Jean-Renaud Cuaz 1 mars 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 29 janvier 2025
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 1 janvier 2025
UNE ANNÉE CULTURELLE EN REVUE À travers les siècles et jusqu’à cette année, le monde des arts offrit à l’humanité les plus beaux chefs-d’œuvres que l’on pouvait imaginer. Et puis en 2024, un dealer en cryptomonnaie s’offrit pour 6,2 millions de dollars, lors d’une vente de Sotheby’s, une… banane sparadrappée. Qu’il mangea. Loin de ces dérèglements esthétiques, sur une île foutrement singulière… EN JANVIER, quelques Figures du même tonneau se massaient au bar du Plateau, comme le fera un nouveau contingent ce 18 janvier 2025 dans cet estaminet du quartier haut. Parmi elles, un philosophe, un pointu, un rappeur, un sauveteur en mer, quelques pêcheurs, des artistes évidemment, des jouteurs, et un violoniste qui vient tout juste de nous gratifier d’un divin Ave Maria pour une messe d’adieu familiale. À propos de disparition… EN FÉVRIER, vous êtes-vous colleté Colette regarde ? Ce fut le titre d’un hommage rendu au musée Paul Valéry à l’écrivaine pour les 70 ans de sa disparition. Les Automn’Halles avaient offert, l’année précédente dans le même écrin, de belles lectures avinées pour les 150 ans de sa naissance. On trinqua à sa passion du vin et ses amuses-bouches épistolaires avec des vignerons. En parlant d’événement aviné… EN MARS, Des milliers de badauds imbibés prenaient en selfie ou à l’abordage la plus belle flotte jamais rassemblée le long de nos canaux et bassins. Les bittes d’amarrage se dandinaient le long des quais pour accueillir Escale à Sète. La mairie s’habillait d’un triptyque mural conçu par la Sehsser . Une façade devenue maritime mettait à l’honneur 3 navires emblématiques du port. Ils s’affichaient sur 3 unes adaptées d’un journal de l’âge d’or du port, Vigie de Cette . Et en point d’orgue de la fête des traditions maritimes, le Belem, qui connut toutes les vies, navire marchand, yacht de luxe anglais, navire école italien… Aujourd’hui porteur de la flamme olympique. Laquelle se ralluma… EN AVRIL. Le flambeau, en provenance de Millau, resta environ quatre heures sur notre territoire avant de mettre le cap sur la Métropole de Montpellier. L’Agglopôle souhaitait que la flamme traverse ses 14 communes mais seules Balaruc-les-Bains et Sète furent retenues par le Comité Olympique. 35 habitants du territoire, escortés par 18 runners, ont eu l’immense privilège de porter la flamme olympique et se relayèrent au cordeau, sur les 7 km de parcours. Parmi eux, deux figures sportives dominantes, Delphine Le Sausse et Simon Caselli. À propos de héros local… EN MAI, alors qu’il peaufinait son programme, le Festival du Livre de Sète accueillait Pierre Assouline à la Chapelle des Pénitents. L’auteur du Nageur (Gallimard) revenait sur une trajectoire des plus emblématiques de l’histoire du sport français. Celle d’Alfred Nakache, champion du monde du 200 m brasse papillon, qui participa aux JO de Berlin en 1936 comme à ceux de Londres en 1948. Alfred Nakache est mort en 1983 dans sa chère Méditerranée. Il est enterré dans le carré juif du cimetière Le Py à Sète. Replongeons dans cette période sanglante avec… EN JUIN, couvant des yeux les côtes normandes, notre pays célébrait les 80 ans de la libération. Sète et le Bassin de Thau devaient lui taper sur l’épaule pour remettre les pendules à l’heure provençale. Lui rappeler que la zone libre ne le fut qu’un temps, et qu’un autre débarquement joua un rôle déterminant. La façade municipale à peine déshabillée allait devoir se coller une série d’affiches sur l’occupation allemande, les destructions du port et la libération. Des dazibaos historiques placardés pour des piétons médusés, horrifiés, rassérénés quand… EN JUILLET, une calligraphe japonaise, Yuka Matsui, se demanda à quoi rêve le mont Saint-Clair . À l’échappée belle ? où elle tapissait les murs de ses papiers washi encrés dans ses fantasmes de Fuji ? Frank Stella venait de rejoindre les étoiles en ayant mis la dernière main à ses recent works exposés à Pouzilhac. Formaliste d'une sévérité calviniste, il insistait sur le fait que ce que vous voyez est ce que vous voyez — une formulation devenue devise officieuse du mouvement minimaliste. Tout le contraire d’une marée réapparue 100 ans plus tard… EN AOÛT, à Paris, les jeux olympiques, ouverts depuis quelques jours sous la pluie, s’escrimaient à rassurer une population sur le qui vive. Les efforts déployés en banlieues étaient récompensés, nos forbans remportaient l’or en breakedance, nouveau déhanchement olympique. Plus au sud, tout en bas, après le bourdonnement olympique, venait le temps du lourd et du proverbial. Place aux JOutes olympiennes et leurs anneaux bleu et rouge. La fête de la Saint-Louis attaquait la lance sous le bras sa 280e édition. Une place du Pouffre survoltée sonnait le branle-bas et sortait de leur moite torpeur les moins attentifs de ses fidèles. Charpenté comme une catalane, ce programme 2024, où l’homérique le disputa à l’insolite, était bâti à grand renfort de défilés, de musiques, d’animations, avec en étrave, 4 jours de joutes dans un Cadre plus Royal que jamais. Quand on parle de retour… EN SEPTEMBRE, revoici La Pointe courte tournée il y a 70 ans ! Un festival à taille humaine si l’on prend pour mètre étalon celle à qui cette kermesse était dédiée. Me revoilà nous fait signe Agnès Varda à travers une sélection de films signés de la cinéaste, artiste visuelle… et photographe avec une exposition de clichés inédits de ses tournages sur l’île singulière. À découvrir dans la traverse des Pêcheurs pendant le festival. Quelques jours plus tard, les Automn’Halles fêtaient leur 15e édition avec un plateau aussi copieux qu’éclectique. Sautant du musée Paul Valéry à la médiathèque, du Réservoir au Miam… Et posant la place (du Pouffre) au centre du village, avec ses éditeurs et auteurs locaux. Avec en écho, les airs de flamenco d’un festival ibérique en place Victor Hugo. Lequel devait goûter l’événement depuis son Panthéon en pensant à sa gitane Esméralda et… EN OCTOBRE, à son fidèle Paul Valéry. Dont les Journées au musée éponyme étaient consacrées à la génération surréaliste. Ai-je été assez dada ! s’exclamait le poète, moins classique, plus transgressif qu’il n’y paraît. Ce fut l’objet d’une conférence parmi d’autres, sur celui qui fascina le jeune André Breton, âgé de 18 ans quand il le rencontra. Son “Rimbaud” avait tourné le dos à la muse poétique depuis plus de vingt ans avant de le trahir pour une Jeune Parque… À un jet de muse de là, un hommage à Joseph-Pascal Repetto, Maître Charpentier de Marine était justement rendu au musée de la Mer. La création de maquettes de bateaux était son autre passion. Il présenta trois maquettes au difficile concours des Meilleurs Ouvriers de France et fait inouï, il obtint trois fois les prestigieux titres en 1936, 1939 et 1949 ! Une période commémorée… EN NOVEMBRE, pour les 80 ans de la Libération de Sète et du Bassin de Thau, vous avez eu les photographies de notre Chemin de Mémoire en 16 étapes , le long des quais de Sète. Pour le XIXe Samedi de l’Histoire, ce fut une conférence animée par la Sehsser le 16, et une exposition, jusqu’au 1er décembre, d’une collection de clichés historiques sous l’occupation allemande. Un événement dans les entrailles du fort Saint-Pierre devenu théâtre de la Mer quand la poudre cessa de parler et qu’il fut restauré. Plus précisément dans la salle Tarbouriech, nommée en hommage au jeune résistant sétois Maurice Tarbouriech, mort en déportation avec ses camarades du groupe-Franc Combat. Pour parachever cette année mémorielle, un ouvrage est édité par la Sehsser : 1942-1944 De l’Occupation à la Libération de Sète et du Bassin de Thau . Un livre qui en précède un autre, édité également par Audasud… EN DÉCEMBRE paraissait le Grand Livre des Joutes de 1900 à 1951, les palmarès de la Saint-Louis et des tournois régionaux . Un portfolio commémoratif de la 280e édition de la Saint-Louis. Un écrin noir aux silhouettes de jouteurs vernies fabriqué en édition limitée. En 1960, peu après la mort du grand jouteur Vincent Cianni, Clémenceau Terme, appariteur-chef de la mairie de Sète, offrait à Nicolas Cianni, son fils, ses sublimes registres personnels. Ils furent légués plus tard à Jean-Louis Cianni, petit-fils de l’homme aux 100 victoires. Ces annales des joutes de 1900 à 1951 étaient consignées avec une dévotion et une graphie magistrales que n’aurait pas renié le réappariteur des Faits divers à Cette , Christian Lagarde, édités par L’An Demain sous l’égide de la Sehsser . Ni le marathonien des croquis de sa ville, Topolino, coincé en pleine séance de dédicaces illustrées pour la sortie, chez l’éditeur du conte Ceci n’est pas une pipe , un livre écrit par Alice Lugand, prête-plume d’un goéland fureteur. Il est clair que cette année devait se terminer. Nous attendions avec impatience le réveillon du Nouvel An – lorsque, selon une tradition bien-aimée, un million de fêtards se tamponnent sur les Champs-Élysées pour dire au revoir à 2024 et accueillir 2025. Nous aimons penser que ce soir-là, alors que s'égrenaient les secondes et que s’illuminait l’Arc de Triomphe, celles et ceux qui le regarderont seront tous unis, ne serait-ce que pour un instant, par un espoir commun, que 2025 soit une meilleure année. Comment pourrait-il en être autrement ? Essayez donc de ne pas y penser… en écoutant des vœux présidencieux prononcés depuis l’ambassade de France à Paris.
par Jean-Renaud Cuaz 29 décembre 2024
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 12 décembre 2024
MAESTROS DE LA LANCE Les joutes cettoises ont accompagné l’évolution de la ville-port depuis 1666 , pour devenir la bravade sétoise que nous célébrons avec une immuable ferveur. Du grandiose fait d’armes d’Aubenque le Terrible arrêtant net la barque lancée par ses rameurs contre le premier-né en bois de nos ponts, aux neuf triomphes de Vincent Cianni, l’homme aux cent victoires , tutoyant d’une passe le palmarès de l’intombable Louis Vaillé, des fêtes de quartiers et de sociétés de joutes à l’ultime trophée aoûtien, les joutes de la Saint-Louis sont élevées ici au statut de cathédrale nautique récurrente, reléguant notre décanale au rang d’édicule. Certes, avant de poser l’ancre à Sète, les joutes ont pavoisé sur le pourtour languedocien. Aigues-Mortes, Agde et Frontignan l’ont précédée… parce qu’il fallut attendre bêtement que le chevalier de Clerville et Pierre-Paul Riquet construisent un débouché méditerranéen à leur canal du Midi. Mariés, tenez-vous bien, voici la jeunesse qui arrive ! Cette joviale mise en garde accompagnait l’air joué au moment de la charge des jouteurs arc-boutés sur leur tintaine. Une rivalité fondée sur l’état civil et la couleur des deux barques, bleu pour les célibataires, rouge pour les mariés. Avant que les tournois ne s’ouvrent aux demoiselles et aux dames, on compensa ce sectarisme par des prénoms féminins donnés aux barques : Mathilde, Véronique, Fanny, Blanche… Question d’équilibre, là aussi. Il fallut attendre le 30 août 1891 pour voir ce privilège jeté à l’eau par deux Cettoises, les soeurs Élise et Anna Sellier. Et le 18 août 2022 , pour voir naître le premier tournoi féminin de la Saint-Louis, après deux années de réflexion sans joutes, dues à une pandémie dévastatrice, mais somme toute salutaire. Cette année, le lundi de la Saint-Louis a vécu la 280e édition du plus ancien trophée, distançant celui de l’America’s Cup de quelques bordées. La Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région), après l'édition de son Portfolio commémoratif des 350 ans de notre cité, a le plaisir de collaborer avec Jean-Louis Cianni pour son Grand Livre des Joutes et de lui apporter un soutien logistique. Au nom de la Sehsser , en tant qu'éditeur, je ne peux que souhaiter à cet ouvrage ainsi qu’aux prochains Maestros et Maestras de la Lance, selon l’expression, de « faire beau ». Ce sera leur plus belle récompense. Le Grand Livre des Joutes Un portfolio commémoratif édité avec l’appui de la Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région) à partir des registres de Clémenceau Terme, appariteur à la mairie remis au père de l’écrivain Jean-Louis Cianni. Un livret et 18 feuillets retracent l’histoire des joutes de la Saint-Louis et des tournois régionaux. Auteurs : Jean-Louis Cianni & Jean-Renaud Cuaz 30 € | ISBN : 9-782487-131217 Format portfolio : 21,7 x 30 cm Format livret : 21 x 299,7 cm | 68 pages 16 feuillets A4 et 2 feuillets 3-volets 3xA4 En librairie, points de presse et sur audasud.fr
par Jean-Renaud Cuaz 26 novembre 2024
LES RENDEZ-VOUS CULTURELS MÉRIDIONAUX Rencontrer, voir, lire, écouter et ne rien rater dans les semaines à venir
par Jean-Renaud Cuaz 24 novembre 2024
SOUVENIRS DE LA PLAGE DU KURSAAL… Où de radieux bains de mer font place, le soir venu, à de sombres règlements de comptes… Avant son compte rendu et sa propagation, le fait divers concerne d’abord des individus réels confrontés à un drame réel. Qu’il soit relaté dans les journaux d’époque ou consigné à la plume par de méticuleux appariteurs, il devient, dans cet âge d’or du port de Cette (fin XIXe siècle - début XXe), un fait de société quand les ingrédients sont réunis : une activité portuaire dans une période coloniale, de grandes vagues d’immigrations et leur cohorte de couche-vétus, des rues coupe-gorges où l’on réglait les différents plus ou moins identiquement, des bars ornés de filles aux moeurs canailles, une garnison de têtes brûlées armées de baïonnettes et goulûment avinées… Car, dans le cadre de sa politique sur les libertés publiques, la Troisième République triomphante facilita à l’extrême l’ouverture des débits de boissons (loi du 17 juillet 1880 ). Nul doute que toutes ces composantes se soient allègrement coagulées pour alimenter la fertile rubrique des faits divers cettois. Si, de nos jours, il était encore utile de rappeler que la vie ne tient qu’à un fil, Christian Lagarde nous le souligne avec talent dans ses Faits divers à Cette , d’une écriture limpide et fidèle aux codes journalistiques des chroniques d’alors. À la clé, une kyrielle de funestes démêlés mâtinée d’ubuesques accidents domestiques, le tout couronné de procès expédiés en un tournemain. À l’issue desquels une ligne maritime Cette-Cayenne devait fonctionner à plein régime… Ces faits divers sont aussi une mine d’or, tant sociologique qu’historique, qui amena la Sehsser (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région) à s’associer, par son fonds de documents historiques, aux recherches de Christian Lagarde. Membre de la Sehsser , l’auteur fait porter au lecteur un regard contemporain sur des sujets de société—avortement, féminicide, infanticide—d’hier… et d’aujourd’hui. Il nous fait saisir, avec justesse, le portrait d’une époque, d’un milieu, de lieux et patronymes familiers, à un jet de pierre de notre temps. Si le sociologue Pierre Bourdieu assimilait les faits divers à des faits qui servent à faire diversion pour raconter un climat politique —il forgea le concept de faits-diversions à la fin des années 1990 —ils sont surtout une source inépuisable pour la littérature et le cinéma. Quant au risque qu’ils portent un grave préjudice au bon renom de notre ville, considérons cette menace comme une affaire classée sans suite. Faits divers à Cette par Christian Lagarde 20€ | 256 pages En librairie, points de presse et sur Landemain.fr
par Jean-Renaud Cuaz 30 octobre 2024
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