Les rendez-vous culturels méridionaux
RENCONTRER, VOIR, LIRE, ÉCOUTER ET NE RIEN RATER DANS LES SEMAINES À VENIR
30 septembre 1673
C'est beau une ville qui naît
Parce qu’elle ne découle de rien, sinon d’un canal du Midi et d’un port lui-même façonné ex-nihilo sept ans plus tôt, Sète aura toujours l’audace et le charme de la fleur de l’âge. En 1673 — soit 350 ans ce 30 septembre 2023 — un arrêt royal octroyait la liberté d’établissement au cap de Cette. Il s’en aurait fallu d’un boulet de canon plus hostile que d’habitude pour qu’en 1710, une armada britannique ne mette durablement le grappin sur la cité portuaire, enviable jouvencelle au regard de ses voisines. Cette serait alors devenue, anglicisme oblige, This ou That. Une incongruité vaillamment repoussée par d’héroïques sentinelles.
Pour célébrer ce jeune patrimoine, un portfolio historique—une mise en lumière de l’âge d’or de notre cité à partir de rares clichés—sera édité par la SEHSSER* et Audasud, avec le soutien de la Ville de Sète. Du 29 septembre au 1er octobre, trois journées de festivités culturelles animeront, comme elle le mérite, notre île singulière : expositions, conférences, concerts, performances artistiques, projections de films historiques…
* Société d’Études Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région
Photographie : La descente de la Consigne. Reproduction d’aprés une plaque de verre originale 6,5 x 9 cm. Photographe inconnu(e) (Collection Jean-Pierre Degas)
Couverture du Portfolio historique Une ville et son portfolio, Sète au fil d’une collection de 30 photographies historiques comprenant un livret, 28 planches A4 et 2 panoramiques 89 x 21 cm
Valentine Schlegel, l’art pour quotidien
Jusqu’au 17 septembre
Hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran
Département des arts décoratifs du musée Fabre à Montpellier
Quelle mouche a donc piqué ce brave commissaire d’exposition pour accueillir l'œuvre de Valentine Schlegel dans un tel cafarnaüm? Nul doute que l’artiste aurait refusé ces riches intérieurs de la haute bourgeoisie montpelliéraine du siècle industriel, l’opulent hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran, sis à un jet de pendeloques de cristal du musée Fabre. Son père, talentueux tapissier-décorateur sétois, aurait également crié à l’imposture.
Attirée dans les années 1950 par la céramique «pour son aspect artisan-ouvrier», Valentine Schlegel (1925-2021), que l’on avait pu découvrir au Crac de Sète en 2019, la revisite dans une perpétuelle quête de simplicité organique. Elle réalisera plus tard, durant près de 40 ans, une centaine de cheminées asymétriques conçues comme de véritables «sculptures à vivre», récusant la droiture des lignes et des angles, absente de la nature, dans laquelle, disait-elle, «tout est sculpture».
Germaine Richier, une rétrospective
Jusqu’au 5 novembre
Musée Fabre à Montpellier
Occupant une position centrale et singulière dans la sculpture contemporaine, Germaine Richier (1902-1959) commence sa formation en 1921 dans l’actuel rez-de-chaussée du musée Fabre… qu’occupait alors l’école des Beaux-Arts de Montpellier. Sa célébrité sera immédiate, une fulgurance inédite pour une artiste, plus encore pour une sculptrice. Une carrière éphémère—elle décède à 56 ans d’un cancer—mais elle laissera une œuvre monumentale, avec en fil rouge l’humain. Elle disait d’ailleurs «plus je vais, plus je suis certaine que seul l’humain compte». Tout en prenant ses distances avec la réalité par des métamorphoses corporelles, des mutations fantastiques, des êtres hybrides, jouant de la fusion des règnes et des formes… Un regard «plus sensible à un arbre calciné qu’à un pommier en fleurs».
Cycle de conférences conduit par Maud Marron-Wojewodzki, commissaire de l’exposition :
Mardi 19 septembre : Germaine Richier, jalon de l’histoire de la sculpture du XXe siècle
Mardi 26 septembre : Germaine Richier, l’âme de la nature
Mardi 17 octobre : Germaine Richier et la Méditerranée
Mardi 24 octobre : Germaine Richier, l’espace-temps de l’œuvre
Rendez-vous à l’auditorium du musée Fabre à 18h30
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Musée Fabre
39 boulevard Bonne Nouvelle, Montpellier
Café littéraire
Écrivaine invitée : Maylis Adhémar
Jeudi 14 septembre à 18h
Médiathèque Mitterrand à Sète
Tino Di Martino reçoit Maylis Adhémar pour son roman La Grande Ourse publié aux éditions Stock. Depuis 2010, elle vit à Toulouse où elle travaille en tant que journaliste indépendante, notamment pour le magazine Ça m’intéresse. Elle anime également des ateliers d'initiation au journalisme pour les jeunes en territoires ruraux. Maylis Adhémar a été récompensée par le Prix Littéraire Pluriel Montpellier Méditerranée en 2021 pour son roman Bénie soit sixtine publié en 2020 aux éditions Julliard.
Les prochaines rencontres du café littéraire :
5 octobre : Olivier Martinelli pour De sang et d’or (éditions Kubik)
23 novembre : Macha Méril pour La Grille du Palazetto (éditions l'Archipel)
Médiathèque Mitterrand
Boulevard Danielle Casanova, Sète
Faire corps
Œuvres de Elisa Blackham
Jusqu'au 3 septembre
La Grande Galerie à Uzès
Elisa Blackham
parle ainsi de son travail :
«Le dessin est au centre de mon travail, le dessin du corps humain, notre “chez soi” fondamental – le corps, manifestation de notre identité profonde. La peinture est dialogue, mouvement, couleur. Mon travail s’organise en séries sur des thèmes qui me sont chers : “Run, run, boy” ou la frénésie du monde, “Nouveau front” ou la révolte au féminin, “Asi va la vida” ou l'amour décliné suivant mon registre personnel. À tout instant, cette expression est soutenue par un amour profond pour les maîtres, particulièrement ceux du baroque et du maniérisme. J'aime extraire de leurs œuvres les joyaux qui me touchent et me les approprier. D'où les séries “Ah ! les Grands !” ou “les putti de Pontormo”».
Ouverte du mardi au samedi 10h30-12h30 et 16h30-19h, dimanche 10h-12h30
Ou sur rendez-vous 06 72 28 04 67 / contact.lagrandegalerie@gmail.com
La Grande Galerie
18 rue Grande Bourgade, Uzès
Diane Arbus, Constellation
Jusqu’au 31 octobre
Fondation Luma à Arles
La Fondation Luma accueille une surprenante exposition de la photographe américaine Diane Arbus (1923-1971), avec plus de 450 tirages. Conçue sous la forme d'une installation immersive, la présentation relève de l’égarement sensoriel, de la déambulation labyrinthique, invitant à vivre une expérience initiatique. Effet spectaculaire garanti ! Maintes fois réduite à ses portraits de freaks—hermaphrodite et géant, prostitués et nudistes, obèses et travestis, cadavre à la morgue ou avaleuse de sabre albinos—ce n'est pourtant qu'une phase de son parcours, bien qu’elle soit essentielle. Figures carnavalesques ou simples gens se retrouvent pour l'éternité aux côtés de célébrités de l'époque comme Norman Mailer, Marcel Duchamp, Mae West, le couple Karajan, Jorge Luis Borges ou Marcello Mastroianni.
Tous les jours, 10h-19h30
Gratuit sur réservation en ligne
Fondation Luma, parc des Ateliers
35 avenue Victor-Hugo, Arles
6e Symposium international de sculptures monumentales sur marbre
Jusqu’au 17 septembre
Domaine de Bayssan à Béziers
Six artistes internationaux en résidence sélectionnés pour cette sixième édition : Adriano Ciarla (Italie), Liu Dangyong (Chine), Kumur Pardeep (Inde), Tanya Preminger (Israël), Cynthia Saenz Sancho (Costa Rica), Valeria Vitulli (Italie). Découvrez en direct le travail de sculpture sur marbre sur le thème de la faune méditerranéenne menacée. Une célébration du marbre et du vivant.
Entrée libre
Information : 04 67 28 37 32
Domaine de Bayssan, Villa David
Route de Vendres, Béziers
Chroniques sétoises
Œuvres de Eddie Morano
Du 19 au 30 septembre
Médiathèque Mitterrand à Sète
Eddie Morano est un artiste sétois qui célèbre quotidiennement la ville qui l’a vu naître, qu’elle fête ses 350 ans ou pas. Ses populeux collages pendent aux basques de personnalités sétoises qui se reconnaîtront sans doute entre deux cérémonies. À travers un patchwork de mythes plus ou moins mitoyens, le chroniqueur satirise une société en proie aux affres de l’agitation. Des Quartiers Hauts planétaires nous interrogent, par pochoirs interposés, sur le sens que ces images provoquent.
Vernissage mardi 19 septembre à 17h
Programme des Automn’Halles sur festivaldulivredesete.com
Information : communication@lesautomnhalles.fr
Médiathèque Mitterrand
Boulevard Danielle Casanova, Sète
Images/imaginaires
dans le livre illustré d’Homère à Tolkien
Jusqu’au 8 octobre
Abbaye-école de Sorèze
Voisine de Revel et de son réservoir cher à Pierre-Paul Riquet, nichée dans la montagne Noire, Sorèze est un joyau de verdure entourant l’ancienne abbaye bénédictine fondée au VIIIe siècle. Celle-ci dut sa renommée au mode d’enseignement novateur qu’elle pratiquait dès le XVIIe siècle jusqu’à sa fermeture en 1991. Louis XVI en fit une École royale militaire pour accueillir des élèves venus du monde entier et des personnalités telles que Jean Mistler, Claude Nougaro, Pierre Jonquères d’Oriola, les frères Caffarelli… L’abbaye-école expose les illustrations des plus grands best-sellers du XVIe au XXe siècle, confrontant les styles et montrant comment, d’un siècle à l’autre, s’organise un univers fantastique propre à attiser l’imaginaire par le texte et l’image qui l’accompagnent. Des lithographies de Salvador Dali aux tapisseries représentant les œuvres de Tolkien, en passant par les classiques de la mythologie et Robinson Crusoé, vous serez surpris du voyage proposé par cette exposition.
Ouvert tous les jours 10h-12h30 et 14h-18h
Billetterie : Web tarif réduit de 7€ à 9€ (18€ famille 2+1)
Abbaye-école et musée Dom Robert
Rue Saint-Martin, Sorèze
9e festival international 100% Classique
Du 15 au 23 septembre
Église St-Augustin et Palais des Congrès de La Grande Motte
15 septembre : Musiques de films à l’Église Saint Augustin (20h-21h30)
Orchestre de chambre du Languedoc, Éric Franceries, Éric Sobczyk, guitares | Alexandre Benderski, violon
La liste de Schindler, Les parapluies de Cherbourg, Les moulins de mon cœur, Le bon, la brute et le truand, Le professionnel… Vibrez aux airs des plus grandes bandes originales de films du XXe siècle.
16 septembre : Soirée symphonique au Palais des Congrès (20h-21h30)
Orchestre National d'Avignon Provence (40 musiciens), direction Débora Waldman | assistante Ustina Dubitsky
Pour ce concert l’ONAP interprète la musique des trois compositeurs emblématiques de l’époque classique avec notamment la célébrissime 40e symphonie de Mozart. Ludwig van Beethoven, Ouverture de Coriolan | Joseph Haydn, Symphonie n°30 | Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie n°40
22 septembre : Soirée Bach à l’Église Saint Augustin (20h-21h30)
Orchestre de Chambre du Languedoc, Justine Gadave, hautbois | Laura Gibert-Laborda, soprano | Katia Benderski, Alexandre Benderski, violons | Boris Baraz, violoncelle
Les musiciens de l’OCL associés à des solistes talentueux interpréteront quelques unes de ses plus célèbres compositions ainsi que des extraits de son magnificat en Ré majeur BWV 243 chanté par la jeune soprano espagnole Laura Gibert-Laborda.
23 septembre : Soirée Fauré, Mozart au Palais des Congrès (20h-21h30)
Chœur de Chambre Allégories, Stefano Bernabovi, Chef de Chœur & Orchestre de chambre du Languedoc, Alexandre Benderski, directeur artistique | Laura Gibert-Laborda, soprano | Philippe Coubes, baryton | Alain Cahagne, orgue
Les 20 choristes du chœur Allégories et les 20 musiciens de l’OCL sont réunis sur scène pour un concert exceptionnel dans lequel la musique du compositeur français Gabriel Fauré et celle de Mozart sont mis en miroir.
Église Saint Augustin
place du 1er Octobre 1974, La Grande Motte
Palais des Congrès
192 avenue Jean Béne, La Grande Motte
Valentine Schlegel sur la plage. Sculpture en bois et ses couverts en bois. Sète, 1958, Photographie d’Agnès Varda
© ADAGP, Paris, 2023 © Succession Agnès Varda – Fonds Agnès Varda déposé à l’institut pour la photographie Courtesy Galerie Nathalie Obadia
Directeur de la publication : Jean-Renaud Cuaz
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