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CETTE JOURNÉE PONCTUE LE BICENTENAIRE de la naissance de Ulysses S. Grant, général et homme d’État américain, né Hiram Ulysse Grant le 27 avril 1822 à Point Pleasant, dans l’État de l’Ohio. L’ainé de 3 fils et 3 filles fut élevé dans une famille pauvre, forcé de s’en séparer et de travailler dès son plus jeune âge. Ses parents, Jesse Root Grant et Hanna Simpson, des méthodistes à la sauce américaine, s’abstenaient de jouer aux cartes ou de danser et ne permettaient pas à leurs enfants de twister ou de jurer.

Abolitionniste connu pour son franc-parler, Jesse se vantait souvent de son fils, le présentant « mon Ulysse ». La venue au monde de ce premier-né se fit longuement attendre et la tradition voulait que le choix du prénom relève d’un implacable arbitrage. Les familles paternelles et maternelles s’évertuaient à placer leur patronyme. Si bien que plusieurs semaines après la naissance, les parents n'avaient toujours pas trouvé de consensus. Des prénoms potentiels furent écrits sur des bouts de papier et déposés dans un chapeau. La mère exprima des réserves sur ce procédé, le jugeant peu civilisé. Cependant, la perspective d’allaiter un jour de plus un bébé anonyme eut raison de son scepticisme. Le nom Ulysse fut tiré par une main innocente, lui-même tiré d’un livre de la famille, un roman du poète français François Fénélon, Les aventures de Télémaque. La France venait de vendre la Louisiane 18 ans plus tôt mais l’honneur était sauf, un poète français baptisait du nom de son héros le futur président américain. Sentant poindre l’ire maternelle, Jesse déclara que le nom de son fils serait Hiram Ulysse Grant.


À un âge précoce, Ulysse fut convaincu de travailler dans la tannerie paternelle, mais il ne fallut pas longtemps avant qu’il exprime une forte aversion pour la pratique. Alors qu’il avait 17 ans, un éminent avocat ami de la famille le fit nommer à son insu à l’Académie militaire de West Point sous le nom de Ulysses S. Grant, écrit par erreur ou devinant sans doute un destin historique pour l’adolescent. Car ses futurs condisciples ne tardèrent pas à l’affubler du sobriquet Sam ou parfois United States que ne manquait pas d’inspirer le nom U.S. Grant.


En 1843, Sam décrocha de West Point un diplôme et une réputation d’excellent cavalier en établissant un record en saut d'obstacles qui ne fut battu que 25 ans plus tard, si l’on ne tient pas compte de ceux, nombreux, semés tout au long de sa carrière militaire et politique. Le jeune soldat et sa monture furent affectés près de Saint-Louis dans le Missouri d’où ils s’échappaient régulièrement, lors de permissions, pour retrouver, à brides abattues, la sœur d’un ancien camarade d’Académie. Après 4 années de secrètes fiançailles, Ulysse épousa le 22 août 1848 dans la maison de ses parents à Saint-Louis Julia Dent qui donnera naissance à 4 enfants. Mais Jesse, un ardent et fier abolitionniste, n’assista pas à leur mariage, non pas parce qu’il n’aimait pas Julia, mais parce que son père, Fredrick Dent, possédait des esclaves.


La solde militaire se révéla rapidement insuffisante pour soutenir sa famille. Aussi Ulysse se lança dans les affaires pour se faire escroquer par un sulfureux partenaire. Il gagna en retour un nouveau sobriquet de la part de son père que le respect pour le futur homme d’État nous oblige à taire. Affecté par ses déboires financiers, il le fut derechef par l’armée sur la côte ouest, où bientôt, rencontrant des difficultés avec son commandant, une rumeur circula relative à une consommation prétendument carabinée d’alcool. Il eut alors le choix entre démissionner de l’armée ou faire face à la cour martiale. Son père tenta de lui éviter l’une et l’autre, mais ses larmoyants courriers au département de la guerre restèrent sans effet.


Par la suite, Jesse Grant ouvrit un magasin de maroquinerie à Galena, dans le nord de l’Illinois, dans l’espoir de voir ses 3 fils s’y installer et s’offrir une retraite méritée. La boutique, installée sur Main Street dans un immeuble en brique, dont la vitrine était garnie de selles et de bottes fantaisistes, vendait des harnachements et autres articles en cuir. L’auteur de ces lignes, lui-même, y vécut dans la rue au-dessus, North Bench Street, et convola en justes noces en 1992, dans le belvédère de Grant Park, à l’ombre de la statue bienveillante d’Ulysse et d’un canon de la Guerre de Sécession.

Jesse Grant, âgé de 60 ans, se retira de l'entreprise et passa les reines à ses trois fils, Samuel, Orvil et bientôt Ulysse. Après avoir démissionné de l’armée et échoué dans l’agriculture et dans plusieurs entreprises commerciales, Ulysse se tourna vers son père et accepta un poste de commis au magasin de Galena. La guerre civile approchant, le magasin devenait un foyer où l’on se tannait le cuir entre d’un côté Jesse et ses fils Samuel et Orvil, tous de fervents républicains, et de l’autre, leur Ulysse qui avouait des penchants démocrates. La guerre nivellera bientôt les différences et dès les premiers échauffourées, il se réengagea rapidement dans l’armée, répondant à l’appel du président Lincoln pour 75 000 volontaires. Faisant naturellement une forte impression sur les recrues, il fut promu colonel avec le soutien du représentant de l’Illinois, son ami de Galena Elihu B. Washburne, le 14 juin 1861 et affecté au 21e régiment d’infanterie volontaire de l’État. Prenant le commandement de grandes batailles, il fut promut Général commandant de l’armée des États-Unis par le président Lincoln, avec autorité sur toutes les armées de l’Union. Ses victoires décisives contribuèrent à la victoire de Lincoln lors de son second mandat en 1865.


Le 14 avril de cette année-là, 5 jours après la reddition de l’Armée de Virginie du Nord marquant la fin de la guerre civile, Lincoln fut mortellement blessé par un sympathisant confédéré, John W. Booth et mourut le lendemain matin. L’assassinat faisait partie d'un complot visant à éliminer des représentants nordistes. Grant avait participé à une réunion du Cabinet le 14 avril et Lincoln l’avait invité ainsi que son épouse à l’accompagner au théâtre Ford ; le couple déclina la proposition car il avait l’intention de se rendre à Philadelphie. Cela lui sauva probablement la vie car Booth avait prévu de poignarder le général après avoir abattu le président avec son pistolet. Lors des funérailles du 19 avril, Grant ne cacha pas ses larmes et déclara : « il fut incontestablement le plus grand homme que j’ai jamais rencontré ».


En 1865, Galena accueillit le lieutenant-général chez lui avec une fierté égalée seulement par celle de son père. Lorsqu’une suggestion lui avait été faite au sujet de la Maison-Blanche, il avait fait remarquer qu’il n'aspirait pas à être Président, mais qu'il préférait devenir maire de Galena, et d’y voir la construction de trottoirs, dont l’absence l’avait quelque peu chagriné. Aujourd’hui, Galena peut aussi être fière de ses trottoirs, ce que ne manqua pas d’illustrer la Gazette de Galena. La nouvelle n’avait pas dû échappé à Ulysse avant son arrivée, lui qui ne lisait aucune autre feuille. Un train spécial transportant le général Grant partit de Chicago à 8 heures 30 avec pour tout billet de voyage son portrait accroché sur la locomotive. La foule salua le passage du train et la gare de Marengo avait fait dresser un arc de triomphe fleuri en travers de la voie. Devait-on y voir un clin d’œil de l’Histoire ? Un autre arc de triomphe, de pierre celui-là, allait être érigé à Paris après la bataille de Marengo en Italie, par un général fier d’y voir graver ses propres victoires.

Galena ne fut atteinte qu’en milieu d’après-midi. Le stratège devait penser qu’à ce rythme, il aurait perdu la guerre, lorsque des hourras ! et des coups de fusils le firent sortir de sa torpeur. Au niveau de De Soto House, une grande arche végétale taillée et décorée avec goût, enjambait Main Street. De part et d’autre de l’arc étaient accrochées des pancartes lisant « Bienvenue à notre citoyen » et les noms des nombreuses batailles du vainqueur. Plus loin une autre arche portait l'inscription « Général, le trottoir est construit ». Les rues étaient bondées de citoyens et de visiteurs, parmi lesquels le saluèrent ses soldats. Son ami de Galena Washburn lui souhaita la bienvenue, puis l’orchestre de la ville fit retentir les cuivres et les caisses avant de laisser Ulysse et son épouse gagner leur maison par les trottoirs qu’il avait prévu de faire construire. Une belle résidence, cadeau de ses habitants, les attendait ainsi qu’une parure de bijoux créée par un joailler de New York et destinée à Julia. Une corbeille de bienvenue qui allait anticiper une sulfureuse rumeur de corruption à tout les étages gouvernementaux, seulement nuancée par celle tout aussi collante d’une large consommation de scotch.


Grant était l'un des hommes les plus populaires du pays avant l’élection présidentielle de 1868. Il fut choisi sans opposition dès le premier tour par la convention républicaine, tout en restant à Galena, laissant les discours à ses partisans comme cela était la norme à l'époque. Lorsqu'il accéda à la présidence, Grant n'avait jamais occupé de fonctions électives. Il était, à 46 ans, le plus jeune président de l'histoire. Dans son discours, Grant défendit l'adoption du 15e amendement de la Constitution garantissant les droits civiques des Afro-Américains. Il nomma son ami Elihu B. Washburne au département d'État. Washburne démissionna cependant au bout de 12 jours pour des raisons de santé ; certains ont néanmoins avancé qu'il s'agissait d'une manœuvre pour donner plus de poids à sa nomination en tant qu’ambassadeur en France. Ce qu’il fut, durant la guerre Franco-Prussienne, de 1869 à 1877, restant à Paris durant le siège et la Commune qui suivit pour ouvrir un hôpital de campagne près de son ambassade. Washburne fut un protagoniste héroïque et un témoin impartial des exactions perpétrées de part et d’autre de l’insurrection.


Le second mandat de Grant fut marqué par un profond marasme, une époque où l'économie était ouverte à la spéculation et où l’expansion vers l’ouest générait une large corruption dans l'administration. Mais Ulysse pouvait se targuer d’avoir éliminé l’esclavage, cause de la sécession, et d’avoir ramené le Sud dans l’Union. Une Union à la solidité jamais égalée ni avant sa présidence, ni après…


Ayant quitté la Maison-Blanche, Grant et sa famille entreprirent un tour du monde de 2 ans en 1877. Le couple dut affronter un dîner royal au château de Windsor avec une reine Victoria parlant une langue quasi étrangère. Ils se rendirent ensuite en Belgique, en Allemagne et en Suisse avant de revenir au Royaume-Uni où ils passèrent quelques mois avec leur fille Nellie qui avait épousé un Britannique. Grant et son épouse visitèrent la France et l'Italie et passèrent Noël 1877 à bord du sloop u.s.s. Vandalia amarré dans le port de Palerme. Après un séjour hivernal en Terre sainte, ils visitèrent la Grèce avant de revenir en Italie pour une rencontre avec le pape Léon xiii. À la suite d’un voyage en Espagne, ils se rendirent à nouveau en Allemagne ; Grant rencontra le chancelier allemand Otto von Bismarck et les deux hommes échangèrent en trinquant sur l’art de la guerre. Après une autre visite en Angleterre et en Irlande, le couple quitta l’Europe et traversa le canal de Suez en direction de l’Inde britannique. Ils se rendirent en Birmanie, au Siam, à Singapour et au Viêt Nam. À Hong Kong, Grant commença à changer d’avis sur le colonialisme en estimant que la domination britannique n’était pas « purement égoïste » mais également bénéfique pour les sujets locaux. Le couple passa ensuite par la Chine. Ulysse déclina une rencontre avec l'empereur Guangxu alors âgé de seulement 7 ans, anticipant une triste collation, mais échangea avec le régent et sa cave à vin. Au Japon, Grant rencontra l’empereur Meiji mais le couple avait le mal du pays, et réalisa qu’il avait dépensé la plus grande partie de ses économies.

Pour rendre sa situation financière plus précaire, Ulysse ne manqua pas de s’associer avec son fils, Ulysses Jr. qui avait créé une banque d’affaires, usant des mêmes talents hérités de son père. Complètement ruiné — les billets de 50 $ ne portaient pas encore son effigie — le Congrès dépité lui accorda à nouveau le grade de Général de l’armée avec retraite complète en mars 1885. Pour restaurer ses finances, il rédigea plusieurs articles qui enchantèrent les critiques au point que son ami Mark Twain lui fit accepter une proposition de sa maison d’éditions Webster & Co. pour qu’il écrive ses mémoires. Les 2 volumes du livre, intitulé Personal Memoirs of Ulysses S. Grant, terminés peu avant de passer le sabre à gauche le 23 juillet 1885, connurent un grand succès. Mais l’éditeur fit faillite quelques années après avoir fait signer Ulysse. Twain, peu rancunier, qualifia les mémoires de son ami de « chef-d’œuvre littéraire » et les compara aux Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César.

par Jean-Renaud Cuaz 30 octobre 2024
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par Jean-Renaud Cuaz 29 octobre 2024
Alain Rizzolo jette lʼancre à Sète en 1970 . Le Provençal né 32 ans plus tôt nʼaura aucun mal à sʼacclimater sur lʼîle singulière. Les origines italiennes de son père ont certainement participé à en faire un Sétois passionné par la vie culturelle de son port dʼattache. Par la vie politique aussi. Ancien attaché parlementaire de Jean Lacombe et adjoint à la culture avec lʼéquipe municipale de François Liberti, sa vie est faite dʼengagements pour sa cité. Un engagement respectueux du travail de ses prédécesseurs. Cʼest sans doute son attachement aux peintres du dimanche et aux théâtres amateurs qui le rend affable et altruiste. Aux premiers, il fournit une salle rue du 11 novembre, les affiches et lʼapéritif des vernissages. Il sʼétait dit que les sportifs du dimanche avaient bien un stade mis à disposition par la mairie. Certes, voir 350 peintres dominicaux exposer à tour de rôle et entendre leur ange gardien les accueillir régulièrement par un discours—brossé à larges touches dʼempathie—devait faire hérisser quelques poils de pinceaux professionnels. Il sʼen moque comme de sa première piquette. Quant aux seconds, les théâtres amateurs, il met à leur disposition le plus beau des écrins, le théâtre de la mer. En charge du financement des associations, il sʼappuiera sur ce formidable levier pour faire naître quelques festivals—Fiesta Latina, Jazz à Sète...—qui allaient mettre Sète sur orbite parmi les grandes destinations musicales. Et cʼest en toute modestie teintée dʼanxiété quʼil porte à bout de bras un projet de musée du même acabit. Approché par Hervé Di Rosa, il doit se faire expliquer le concept dʼart modeste pour ensuite proposer au conseil municipal un musée international logeant une collection de cadeaux Bonux et autres babioles—plus de 700 000 —accumulées par un fou furieux depuis 50 ans. Le MIAM ouvre ses portes dʼancien chai à un car de vétérans qui fondent en larme à la vue de ces reliques chargées dʼhistoires banales, et fera dire à leurs initiateurs quʼils ont gagné haut la main leur pari. La définition de lʼart de vivre selon Alain Rizzolo se résume à écrire et peindre. Pour moi et pour les gens que j’aime. Ils viennent, ils se servent et ils sʼen vont , disait celui qui ne se considère pas écrivain . Il est quelquʼun à qui il arrive dʼécrire . Ses premiers ouvrages et toiles se vendaient déjà très bien lorsquʼil tenait le cordon de la bourse des associations sétoises. Il pouvait en ce temps-là compter sur dʼinnombrables flatteurs dans une ville qui compte autant dʼassociations que de recettes de la macaronade. En 2021 , avec son roman Lʼhomme-phare , Alain Rizzolo donne corps à une promesse faite à un vieux Valrassien. Quarante ans plus tôt, en 1981 , Valras fêtait officiellement ses 50 ans—le port appartenait à Sérignan jusquʼen 1931 —par un film télévisé, Les Mémoires du Temps , dont Alain Rizzolo écrivit les dialogues. Il rencontra, pour ses recherches historiques, un très vieux résident de la cité portuaire qui lʼinvita chez lui. Sur la cheminée, trônait une aussi vétuste lampe tempête qui intrigua le visiteur. Elle appartenait au grand-père italien du vieil homme qui fut heureux de lui raconter son origine. Venu de Cetara, au sud de lʼItalie, en barque à voile avec femme et enfants, il accosta à lʼembouchure de lʼorb pour sʼy établir. À cet endroit, le courant fait régulièrement mouvoir le fond sableux. Pour éviter lʼensablement des bateaux-bœufs et contre une caisse de poissons, lʼItalien ficelait une lampe tempête sur sa tête et avançait lentement devant la proue, en été comme dans lʼobscurité hivernale, pour jauger la profondeur. Une nuit quʼil guidait les pêcheurs malgré une pneumonie, il disparut sous lʼeau. On retrouva plus tard sa lampe tempête. Alain Rizzolo, à qui il est arrivé cette année dʼécrire un recueil de nouvelles, lʼa intitulé Les terrasses de Sperlonga , titre du dernier des sept récits dédié à sa fille Véronique. Le premier suit le vertigineux voyage dʼun galet couleur jour de neige au fil de lʼeau et du temps. Le dernier évoque un autre voyage sur la grande bleue chère à lʼauteur, celui de Leonardo sur sa barque de pêcheur et son escale à Sperlonga, dʼoù il entend, après avoir remis la voile, une voix lui crier : « Étranger ! je tʼai menti... Le plus court chemin dʼun point à un autre, même sur la mer, cʼest pas la ligne droite, cʼest une journée de bonheur ! » Alain Rizzolo est du même tonneau que nos redoutes, sentinelles plantées sur nos rivages, dont la pierre rongée par le sel reste solidement ancrée dans le sable. Un gardien dépositaire de la mémoire du monde, le regard scrutant lʼhorizon. Il me disait, lors de mes visites chez lui, qu’ on ne renie pas les 30 premières années de sa vie . On évoqua la genèse du Chagrin de Minos et sa vie camarguaise, alors âgé de 20 ans. C'est sans doute vrai aussi pour celle du jeune Gaspard de son dernier ouvrage, Le génocide des hannetons . Une belle histoire de quelqu’un à qui il arrive d’écrire mais qui a découvert très tôt le pouvoir de l’écriture. Comme Gaspard… Nous avions convenu récemment de republier ce Chagrin de Minos en français et en provençal à l’occasion des fêtes des Saintes-Maries-de-la-Mer. Une langue et une culture que le plus provençal des Sétois avait chevillées au cœur. J’attendais de recevoir cette version d’un traducteur pour lui montrer la maquette. Dans l’espoir de le faire lire le plus et le plus loin possible. Ce chagrin viendra un jour, après le nôtre.
par Jean-Renaud Cuaz 28 septembre 2024
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par Jean-Renaud Cuaz 22 septembre 2024
3e FESTIVAL AGNÈS VARDA - Me revoilà La cinéaste Agnès Varda, décédée — mais pas disparue puisque la revoilà — en 2019 à l’âge de 90 ans, était si vénérée de son vivant que sa dernière décennie fut une longue parade d’honneurs (Saint-Louis 2017), de récompenses (Oscar 2017), d’interviews, de rétrospectives… Non ! Non ! Ça suffit ! Je ne suis pas une religion. Je suis encore vivante ! lançait-elle sur scène, à la bienveillante vindicte populaire. Son père avait breveté en Belgique un type de grue industrielle. Devenu riche, tout l’oppose à sa fille Agnès. D’accord sur rien, elle le frustre, il la déçoit. Sa mère, cependant, pressent une graine de créativité. Elle met en gage un bijou, lorsqu’Agnès manifeste son intérêt pour la photo, et lui achète un Rolleiflex, appareil bi-objectif allemand haut de gamme. C’est l’œil de la photographe qui échafaude les plans de La Pointe courte. Emboîtant les portraits statufiés dans des décors purgés de tout artifice théâtral. Sans trop se soucier des dialogues. Ils seront ajoutés au montage avec l’aide d’Alain Resnais qui prête son matériel. Ses films, à peine scénarisés, s’ils le furent vraiment, comptaient plutôt sur des incidents de parcours pour improviser. C’est dans la photographie que son œuvre de cinéaste et d’artiste visuelle puise son énergie. Une œuvre singulière, à la fois personnelle et ouverte aux autres, certains autres aimait-elle dire. 80 BALAIS Pour ses 80 ans, Agnès Varda reçoit de ses amis… 80 balais et balayettes pour autant de printemps déblayeurs. Elle ne résistera pas à la tentation de se retourner pour filmer son autobiographie et passer des coups de balai sur ses jeunes années. LE BONHEUR EST DANS LA POINTE Premier film en couleur d’Agnès Varda, Le Bonheur fit scandale lors de sa sortie en 1965 et fut interdit aux moins de 18 ans. Il remporte le prix Louis Delluc et ramène du Festival de Berlin l’Ours d’argent. Deux œuvres de Mozart accompagne Le Bonheur . Un choix qu’Agnès Varda justifia en déclarant avoir voulu représenter une certaine idée du bonheur, comme la musique séduisante de Mozart qui pourtant pince le cœur . Un jeu de piste ludique et jubilatoire au goût aigre-doux. Au casting, la famille Drouot (Jean-Claude, Claire, Olivier, Sandrine) et l’exquise Marie-France Boyer. LES RACINES D’AGNÈS Avec Les Créatures (1966), Agnès Varda offre un drame fantastique opposant Michel Piccoli, Catherine Deneuve et une multitude de sources d’inspiration qu’elle s’évertue tout de go à combiner avec talent pour filmer son histoire. Quarante ans plus tard, la cinéaste, devenue artiste visuelle (terme qu’elle préférait à plasticienne), présente une installation, la Cabane du cinéma (initialement nommée La cabane de l’échec , en référence à la sortie du film), à partir de pellicules du tournage des Créatures, dans un effort d’épaissir leur présence dans son œuvre cinématographique. L'installation fait une subtile apparition dans le documentaire Les Plages d'Agnès (2008). Si on ouvrait des gens, on trouverait des paysages. Si on m'ouvrait moi, on trouverait des plages , raconte Agnès Varda dans la première partie du film autobiographique, en médecin légiste imaginaire. Le scalpel qu’elle manie avec talent nous fait découvrir ses thèmes de prédilection, la mer, ses rivages et la confrontation de l’image fixe avec l’image mobile. Pour ce long métrage tourné entre août 2006 et juin 2008, Agnès redécouvre sa maison natale d’Ixelles et recrée à Sète la maison flottante familiale. Elle arpente la plage de la Corniche et de Noirmoutier, celles de la Belgique natale, Knokke-le-Zoute et La Panne, jusqu’à Los Angeles. Poussant le bouchon plus loin, elle alla jusqu’à créer chez elle, rue Daguerre, une Daguerre-Plage entre sa maison de production Ciné-Tamaris et la salle de montage, déversant 6 bennes de sable fin sur le bitume. Après le générique de fin, dans l’esprit Attendez, ne partez pas ! Agnès ajouta une scène non prévue : on y voit son équipe lui fêter ses 80 ans. Une séquence montée avec quelques plans volés aux copains et avec leurs photos , confiait l’éternelle glaneuse. FESTIVAL AGNÈS VARDA – 3e ÉDITION DU 19 AU 22 SEPT. 2024 EXPO PHOTOS de 14h à 19h Traverse des Pêcheurs de la Pointe Courte
par Jean-Renaud Cuaz 29 août 2024
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par Jean-Renaud Cuaz 27 août 2024
ALAIN ROLLAT, UN TRUBLION DU QUOTIDIEN Le Monde a été autrefois le journal de bord de ce chroniqueur au long cours. Abreuvant les nobles colonnes de brèves ses premières années, le jeune Rollat se fera bientôt un nom de journaliste politique par des billets parfois décalés, toujours bien sentis. Ses origines rurales, recherchées par le quotidien pour trancher avec les salonniers parisiens courant les mondanités, ont sans doute heurté les hordes de hauts fonctionnaires abonnés à ces lectures feutrées, dans d’obscurs bureaux haussmanniens. Que d’autres feuillettent de manière oblique pour connaître leurs ennemis. Il approchera les plus grands de la politique, les plus machiavéliques, les plus controversés. Allant jusqu’à se fendre de quelques biographies sans s’éloigner de son pré carré. Dans les pages du journal de la rue des Italiens , fondé à l’ombre du pouvoir au lendemain de la guerre par un directeur parachuté par l’Élysée, l’élite parisienne trouve rapidement ses repères. Quand Rollat arrive, c’est un quotidien du soir épaissi qui a gagné son indépendance entre deux perfusions pour ne pas couler avec ses rotatives, comme d’autres journaux. Pourquoi chercher outre-Atlantique un modèle jamais démenti de rigueur et de qualité, le New York Times pour ne pas le titrer, quand ici on a sous la main — noircie de proses sirupeuses à vous ouvrir les veines — de quoi refaire le Monde tous les 10 ans. Pour notre petit bonheur, Alain Rollat s’est lâché en anecdotes fumantes, sur l’avant et l’après 1981, la montée du Front National là où la gauche régnait en maîtresse absolue. Car seul le FN faisait rêver , nous dit-il, les dents serrées… Maigre consolation, son village, aux dernières élections a résisté à la vague brune. Sans doute le fief des derniers non-rêveurs… Dommage qu’aucun journaliste de notre PQR ne soit présent ce matin au bar du Plateau. Nos pisse-coquilles auraient eu l’oreille attentive pour un ancien confrère qui, ne sachant quoi relater en plein Mondial 1998, osa interviewer un ballon de football pour un billet à rendre le lendemain matin 7h30. Mémoires du Centre du Monde Alain Rollat Cap Bear Éditions Mars 2024 - 260 pages - 18 €
par Jean-Renaud Cuaz 27 août 2024
LA MÉMOIRE EN CHEMIN Elle forge et grave notre identité collective à coups de désastres humanitaires à n’en plus finir. Des conflits jusqu’aux portes de l’Europe impriment cette mémoire au cas où nous serions en manque de commémoration. Une consolation, jetée en pitance, nous fera dire que si la Belgique n’avait pas été envahie dès les premiers jours, la Wehrmarcht n’aurait pas poussé la famille Varda à quitter son plat pays. Pour venir s’échouer à Sète et nous offrir Agnès, petit bout de femme devenue icône de la Nouvelle vague et de la Pointe Courte. Et si Elvira Brassens n’avait perdu son premier mari fauché dans les tranchées de la Der des Ders, elle n’aurait pas épousé en seconde noce Louis Brassens. Et n’aurait pas enfanté le poète turlupin que nous vénérons. Nous n’allons certes pas crier vive la guerre… Ce serait incongru pour ce chemin de mémoire. Un éphémère témoignage, le temps de supplanter celui créé au fil des ans par des plaques de rue et de quai aux noms de résistants. Jean-Marie Barrat, François Maillol, Maurice Tarbouriech… On aimerait ajouter sous ce mot Résistant, imprimé sous leur nom, quelques images ou quelques mots. Résistant fait un peu court. Pour Louis Roustan, fauché dans sa jeune vie, qui donna son nom à un foyer de cette Pointe courte, non pour avoir jeté à l’eau des jouteurs mais pour avoir refusé qu’on lui impose une mémoire nazie.
par Jean-Renaud Cuaz 26 juillet 2024
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par Laurent Cachard 29 juin 2024
André Cervera 62 ans, toujours partant pour voir là-bas s’il y est. Heureusement que cet amateur de Tintin a échappé à un Didi frappé du Rajaijah Juice dans une échoppe de Shanghai, sinon il aurait trouvé et Lao-Tseu et sa vérité, mais perdu la tête, et nous n’aurions pas profité de l’œuvre atypique et évolutive d’un homme plus que quiconque déterminé par les phénomènes qu’une vie réserve, quand on y prend garde. Ainsi suffit-il, parfois, quand on naît à Sète, d’être du quartier des 4 ponts, au plus près des navigateurs — Quai de la République — pour plonger dans le bain tout de suite, et sans jeu de mots. Gamins, dit-il, ils entraient dans le Port , se baignaient dans le Canal, sur la plage du Kursaal — il ne découvrira qu’à 13 ans la plage à la Corniche — regardaient avec envie les destinations de ces navires, Dakar, Valparaiso ( Pom pom pom pom pom, Pom pom pom pom pom ! ), les grues, les troncs énormes à la circonférence trois fois plus grande qu’eux . Eux, ils, c’est, dans le désordre, Éric Delort, Théo Villegas, Mustapha Cheik, Mohammed Saïd, Gilles Bresson, les frères Deltour, les Ferrera… Il en oublie forcément mais se souvient de cette identité de quartier, des familles, d’une maman qui emmenait tous les minots pour la journée. Des fêtes de ces mêmes quartiers, les bagarres qui allaient avec. D’une identité multiple, entre Espagnols, Catalans, Italiens, Marocains, Portugais… qui lui donnèrent très vite le goût de l’autre et de l’ailleurs, à ce fils de Républicain espagnol arrivé en 1939. Invalide, mais donnant toujours le coup de main, ici et là, et dans l’épicerie que tenait sa Maman, rue Fondère. Il est le dernier de sept enfants, aura connu quatre déménagements dans la même zone, dans ce qu’on appelait alors le Petit Chicago voire, pour la rue de Tunis elle-même, la rue de l’égorgeoir . Une zone aux 25 bars —  du genre assommoir ou à hôtesses  —  l’Escale, le Crabe, l’Eldorado … Il était petit mais s’en souvient parfaitement, comme il se souvient de ses écoles — Lakanal et Victor Hugo, de son lycée Joliot-Curie — de son Bac en sciences économiques, d’une année aux Beaux-Arts de Sète, deux à Marseille d’où ils — avec Aldo Biascamano —  ils sont remerciés pour avoir fait les cons, vraisemblablement. C’est le plus beau cadeau qu’ils aient pu leur faire , selon lui. Il en aura gardé l’enseignement de Max Charvolen, oscille entre Paris et Sète, où une histoire d’amour le ramène, tâtonne et voit une première galerie parisienne s’intéresser à lui. On est au tout début des 90’s et s’il en garde un souvenir mitigé, il sait que ce début de reconnaissance lui ouvre les portes de l’ailleurs. Fuir. Là-bas, fuir : un peu de Mallarmé, ça colle bien au personnage, sans excès de métaphysique : au Sénégal, où il se prend son premier vrai choc culturel, ça ne pardonnerait pas. La réalité des destinations qu’il voyait enfant l’attrape au cœur, les récits des aînés, les films de Jean Rouch — de Au Pays des mages noirs jusqu’à Cocorico, Monsieur Poulet  — prennent corps. L'animisme, le chamanisme — la médiation entre êtres humains et forces spirituelles (esprits de la nature, âmes des animaux sauvages, ancêtres…), psychopompes auprès des divinités — l’interpellent et ne le quitteront plus. À peine rentré, Hervé Di Rosa, un de ses grands-frères , qui a déjà exposé à Sarajevo, le parraine — avec l’association Équilibres — pour aller en résidence à Pakracs, sur le lieu originel du conflit serbo-croate, là où cohabitaient, encore, juste avant, des Serbes, des Croates et des Monténégrins. Il arrive dans des villes décharnées —  aucun son, aucun oiseau, une lourdeur permanente  — offre un triptyque à la ville ( Hier / Aujourd’hui / Demain ). On est en 1994, en février, un obus de mortier sur un marché de Sarajevo a fait 68 morts, on massacrera bientôt du Tutsi à la machette, ailleurs, mais lui, André, célèbre la paix avec des artistes (français et croates), sait qu’il lui faudra parcourir le monde pour savoir qui il est. Depuis 30 ans, l’adage ne s’est pas démenti : les voyages forment la jeunesse , et ça n’est pas un sexagénaire qui vous reçoit dans son bel atelier — l’ancienne demeure d’un vigneron, avec chais, tonneaux et pressoir d’époque — de Poussan, mais un encore jeune homme filiforme, au débit saccadé, qui énumère les destinations qu’il a connues : l’Afrique sub-saharienne, l’Inde à plusieurs occasions, la Chine, entre Pékin, Shanghai — dans le hutong , où il voit les petits métiers (barbiers, cireurs…) disparaître et l’État faire illusion  — mais surtout dans les campagnes où, entre les Dong et les Miao, après 40 h de train, 10 h de taxi-brousse et 4 h de marche, il assiste à des cérémonies animistes, s’initie à la culture des masques qu’on retrouve partout dans ses œuvres. En tout, il aura passé 5 ans au Pays du Soleil levant, sans doute y retournera-il. Avec Léo, son fils de 30 ans, qu’il a emmené avec lui à Pondicherry vivre pendant six mois quand il n’en avait que 12, avec qui ils se sont retrouvés à Kolkata — vieille promesse paternelle — quand il en a eu 25 et qui vit maintenant, lui aussi, une existence de voyageur. Un vrai, toujours sur la base de projets , d’intégration d’artistes locaux : pour ça, il faut des moyens, taper aux portes, se démener . Accepter de partir séance tenante, parfois, avec Crystel, sa femme et leur fils. Sa chance, il l’a provoquée , et son œuvre, c’est une combinaison des influences qu’il a rencontrées. Entre toiles, performances ou usage du papier —  le vrai, de là où on l’a inventé  — il dessine, assimile les références et les restitue dans un imaginaire structuré dans sa construction, libre dans l’interprétation. Des tissus de différentes époques et civilisations se croiseront sans qu’on se demande si ça a du sens, puisque ça en a un, universel : les vêtements brochés, les paternes, les motifs mythologiques qu’il recycle n’ont qu’une fonction, dire l’état du monde, soi face son état , plus exactement, mettre du Beau là où il en manque. Sa cuisine personnelle de peintre-voyageur va vers ça, la métaphore d’un monde qui se transforme , la catharsis nécessaire pour se dépasser et, volontairement, être dépassé par ce qu’on crée. Faire le pas de côté nécessaire à la spontanéité face au protocole. En 2003, il a réinventé le voyage immobile  — plus Neruda que Giono, pour le coup — en générant un Mexique imaginaire, inspiré par la fête des Morts et les films qui l’ont marqué, ¡ Que viva México ! long-métrage inachevé de Sergueï Eisenstein, Los olvidados , de Luis Buñuel, dont Octavio Paz écrivit que le poids de la réalité qu'il nous montre est si atroce qu'il finit par paraître impossible, insupportable. Et c'est ainsi : la réalité est insupportable ; et pour cette raison, parce qu'il ne le supporte pas, l'homme tue et meurt, aime et crée . Il s’est créé son Mexique, André Cervera, est prêt à y aller, maintenant, quand il sera temps, si la folie des hommes le permet et si Claudia Sheinbaum reste en vie suffisamment longtemps… Sinon, il enterre des toiles — montées sur châssis, disposées horizontalement — soumises aux éléments de la nature, à la merci du vent et du vivant . Sa façon d’envisager, quand il les déterre ( archéologue de lui-même , écrit joliment Pierre Tilman, à ce propos) quelle marque la nature aura laissée sur l’art(ifice). Histoire d’enterrer avec toute marque de prétention, puisque rien ne résiste à rien si l’on considère la cicatrice du temps . Comment représenter le temps, l’arrêter un instant (perdu ou retrouvé), c’est ce qui meut n’importe quel artiste. On n’en avait encore jamais vu un confronter son œuvre à sa propre destruction, puis la retravailler à partir des outrages subis. On ne s’étonne pas de son succès, on s’en réjouit même, parce qu’il n’a pas présidé à son travail. Quand il revient à Sète, AC, il trouve la ville transformée mais ne peut que se réjouir des nouvelles arrivées, des nouvelles énergies : c’est dans sa continuité , souffle-t-il, un œil sur le gamin qui rêvait dans le port. Il cite Geneviève Breerette, une critique d’art installée récemment dans l’île singulière, son copain Tony Truant, s’amuse des têtes de c… qui veulent Sète mais pas les Sétois comme des Sétois qui veulent Sète pour eux tout seuls. N’a plus trop de lieux cultes mais se réjouit, toujours, de revoir le théâtre de la Mer, le Barbu. Et ne manquerait pour rien au monde, sauf à être à son autre bout, une édition de la St-Louis. Minot, encore, il se levait aux aurores pour être bien placé dans la tribune d’en face. Là, il est à la tribune officielle, en a fait l’affiche il y a quelques années. Il est le premier à sourire d’une telle réussite sociale, mais dans sa ville, ça a du sens, là aussi. Il sait que chez les Sétois plus qu’ailleurs, il y a les casaniers et les globe-trotters, ça dépend de la nature de chacun . Lui est parti si souvent qu’il ne peut que se réjouir de revenir et constater que certaines choses, au moins, n’ont pas bougé d’un iota. C’est la logique de la tintaine : la seule qui soit inexplicable en soi . LC
par Jean-Renaud Cuaz 27 juin 2024
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